L’Immigration and Customs Enforcement (ICE), agence fédérale chargée de l’application des lois sur l’immigration aux États-Unis, a récemment signé un contrat d’un montant de 5,7 millions de dollars avec une entreprise technologique pour l’utilisation d’un logiciel d’analyse de données en temps réel. Ce dispositif, développé par Zignal Labs, est conçu pour scanner des milliards de publications sur les réseaux sociaux quotidiennement, permettant aux autorités de repérer des « menaces » potentielles.
Selon des documents publics dévoilés par The Lever, ce contrat inclut également l’octroi de licences à l’armée israélienne et au Pentagone. La plateforme, basée sur l’intelligence artificielle, permettrait d’identifier des tendances, d’analyser les discours en ligne et d’orienter les enquêtes criminelles. Cependant, cette technologie soulève des questions majeures concernant la protection des données personnelles et la liberté d’expression.
Le ministère de la Sécurité intérieure (DHS), qui supervise l’ICE, a déjà utilisé ce système pour des opérations similaires. Des militants pro-palestiniens ont été ciblés par les autorités après avoir été identifiés via des outils de surveillance. L’entreprise Zignal Labs, fondée en 2011, a élargi son champ d’action vers le secteur militaire et de la défense, offrant ses services à des acteurs internationaux.
Des groupes de défense des droits civils dénoncent cette utilisation comme une menace pour les libertés fondamentales. Ils soulignent que l’application de ces technologies sans transparence ou contrôle risque d’être perçue comme une forme de répression systématique.
Le contrat avec Zignal Labs s’inscrit dans un contexte plus large où des outils numériques sont déployés pour renforcer la surveillance, suscitant des inquiétudes sur leur impact à long terme. Les critiques insistent sur l’importance de réguler ces technologies afin d’éviter les abus et de préserver les principes démocratiques.